La confiance, le ciment du couple

L’engagement repose sur la confiance, une parole donnée : être couple, c’est être allié… Cette confiance constitue le roc du couple. Elle est souvent malmenée, par les petites et les grandes indélicatesses. Mais elle peut se reconstruire et même être renforcée par le dialogue, la médiation et surtout le pardon.

 Croire dans un amour plus grand

Une image qui parle :

Chacun est en haut d’une tour faite de désir de savoir et d’orgueil.

Quand on se parle du haut d’une tour, c’est pour s’envoyer des flèches, des a-priori, des non-dialogues.

Le vrai dialogue et plus encore le pardon, c’est descendre de sa tour, monter un instant dans la tour de l’autre, revenir en bas de sa tour et humblement décider de (re)faire alliance…

Pardonner, c’est un faire un don parfait (par-don, bonjour le boulot :-). C’est d’abord accepter de descendre de sa tour d’ivoire, arrêter de considérer l’autre comme la source de tous nos malheurs, consentir à sa part de responsabilité, accepter pour un temps de se rendre compte de ce que l’autre pense, désire, subit…

 Faire confiance, c’est s’exposer…

L’union des coeurs et des corps en paix et en sérénité se bâtit sur la confiance que l’on peut avoir en l’autre.

La confiance s’exprime notamment dans la mise à nu du corps et du coeur. Se dénuder devant l’autre, au sens propre et au sens figuré, c’est exposer son visage, donner son coeur et son corps dans l’espérance d’un retour.

On peut rêver que l’autre ou nous même soient toujours dignes de cette confiance.

Mais nous sommes confrontés à nos fragilités et nos égoismes. Est-ce alors une voie sans issue?

Pas du tout, si justement on accepte d’être vrai et de demander à l’autre de nous aider.

Dire à l’autre : « j’ai besoin de toi – tu me connais – aide moi » c’est permettre à l’autre de nous aimer tel que nous sommes et manifester une confiance en lui. C’est lui permettre à lui aussi d’être vrai, avec ses fragilités.

Finalement, ce qui brise la confiance, ce ne sont pas nos fragilités. (celles-ci finalement nous rapprochent les uns des autres – nous nous découvrons frères en humanité), mais c’est la suffisance et le jugement, la condamnation.

Les chrétiens ont un texte qui exprime cela très fort: le lavement des pieds des disciples par Jésus.

Humblement, Jésus lave les pieds de ses disciples, lui qui est pourtant le Seigneur et le maître, et il leur dit « ce que je vous demande c’est de vous laver les pieds les uns les autres » – de vous découvrir et de vous laisser soigner par les autres.

Les chrétiens fondent donc leur confiance non pas sur le fait qu’ils seraient plus forts que les autres, plus capables d’être fidèles , mais sur cette certitude que le Christ et des frères pourront toujours les aider, les soigner, plus leur permettre d’accéder au véritable amour, s’ils l’acceptent. Entre époux, chacun a cette mission d’être un peu le Christ pour l’autre… peu à peu, ils apprennent à s’aimer non plus sous condition que l’autre ne nous décoive pas, mais gratuitement, jusqu’à donner sa vie pour l’autre.

Sommes nous capables de nous laver les pieds l’un de l’autre ?

Faire confiance, se dénuder, s’exposer, c’est un peu se mettre à genou devant l’humanité de l’autre. Cet appel à un au-delà d’une nature humaine souvent tiraillée et blessée fonde l’espoir d’une alliance qui dure, d’un engagement véritable.

C’est un acte de pauvreté par rapport à soi-même et de don.

Dans le mariage catholique, cette confiance est signifiée par l’échange des consentements : Je te reçois comme époux et je me donne à toi. (Rituel du mariage).

Le service réciproque est signe pour les chrétiens du Christ serviteur.

C’est aussi ce que symbolise la Croix, révélation d’un Dieu qui aime jusqu’au bout… (ce que le Christ signifiait par le lavement des pieds).

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